Rouler le couscous
Quand il ne reste que quelques jours avant le mariage, les deux familles réuniront chacune de leur côté les femmes de leur village pour rouler le couscous. Dans certains villages, ce ne sont que les femmes de la famille qui viendront rouler le couscous. Dans d’autres par contre, c’est une femme par maison. Ainsi le village en entier participera dans cette tâche. Ces femmes qui rouleront le couscous, seront assises côte à côte. Elles chanteront des poèmes jusqu’à ce que leur tâche soit terminée. Elles diront par exemple :
Ttγenniγ ttwexireγ
Ttγenniγ ttwexireγ
D argaz n laali i yuγeγ
D argaz n laali i yuγeγ
Yebbwi-yi sddaw iffer-is
Tamdint iyi-hwan ḥewseγ ah !...
Uh a yimγaren
Ddaawa n lxir i yeγriben ah !...
Ttγenniγ ttaẓeγ γer zdat
Ttγenniγ ttaẓeγ γer zdat
Aqli deg wexxam n taddart
Aqli deg wexxam n taddart
Mreḥba s laḥbab-nneγ
Am yirgazen am lxalat
Uh a yimγaren
Ddaawa n lxir i yeγriben ah !...
C’est avec ce couscous que la famille du mari - de la mariée préparera le festin qui sera servi aux gens du village ainsi qu’aux invités.
Le jour du henni chez le mari[/center]
es parents du futur mari amenent des chanteurs aux tambours, ces derniers arrivent d’habitude la veille du jour du henni. Ce jour-là, le matin de bonheur, on égorgera un boeuf . La mère du mari demandera à quelques parentes du futur mari, de former un cortège et d’aller chez la mariée pour donner à sa famille une partie du boeuf gorgée ce matin-là, ainsi que « tisnitt » de vêtements pour la mariée.
Le jour du henni chez la mariée
[i]
Le jour du henni, au soir, un des hommes de la familles, ira à « tajmayaait » le lieu où se réunit d’habitude le conseil du village, pour appeler les villageois à venir manger le couscous du mariage. C’est ce qu’on appelle « asecci n taddart ». L’homme en question répétera trois fois : « Nnejmaat-ed ad trebh’em » « Amaana ur ttaat’ilet ara ». La famille du mari fera de même pour inviter les gens de leur village à partager avec eux le
couscous du mariage.
[u]La cérémonie du henniOn déposera avec le henni, un objet en argent. Généralement un bijou Amazigh. Dans certains villages on y ajoutera trois dattes, trois oeufs et sept grains de blé. On étendra un foulard kabyle « timehremt » ou « amendil » sur lequel on déposera le plat dans lequel se trouve le henni.
Autrefois, cette cérémonie ne se déroulait pas sans un bougeoir. Celui ci symbolise la lumière dans laquelle on souhaite aux jeunes mariée de passer le restant de leur existence ensemble et afin qu’ils puissent former une famille. Cette cérémonie est ce qu’on appelle « tawsa ».
Chez la mariée, se sont les femmes uniquement qui seront la pour la cérémonie. Pendant toute la durée de ce rituel, les voix des femmes s’élèveront en chantant des poèmes anciens.
Chez le futur mari, il y a ce qu’on appelle « aznuzu n lhenni » - la vente du henni -. Les hommes présents à la cérémonie, se mettront à réciter des poèmes. Le gagnant, achètera le henni (façon de parler).
Des que cette cérémonie est terminée, les membres de la familles se lèveront pour partager « tacullit » entre les gens du village. Ceci contient « lexfaf » - « lesfenj »et el fel. Ce n’est qu’après le partage de « tacullit » que les chants et les danses reprendront.
Autrefois, on ne chantait pas dans la famille de la mariée, à cause de la tristesse que ressent la famille de voir leur fille quitter la maison paternelle.
Le jour du mariageC’est le deuxième jour. Le jour durant lequel la mariée rejoindra sa nouvelle famille. Ce jour la, chez la famille du futur mari, les personnes qui feront partie du cortège, on les appelle « iqfafen », se prépareront pour aller chez la famille de la mariée.
Autrefois, on ramenait la mariée sur un âne ou un mulet. Si son village n’est pas loin de celui de son mari, c’est un homme de la famille de son mari qui se chargera de la transporter jusqu’à sa nouvelle demeure.
Lorsque le cortège atteindra la maison de la mariée, une parente du marié ira aider la mariée à se préparer. Cette femme ne doit pas avoir eu son premier enfant le mois du mariage. Cela risque de porter malheur a toutes les deux car « elles connaissent toutes les deux un évènement heureux le mariage et la naissance - le même mois ».
Cette parente du mari ira voir la mariée pour commencer le rituel de « asberber » - habiller la mariée.
la future mariée portait le jour de leur mariage « timleheft ». Celle ci a évolué pour être remplacée par "la rabe kabyle"
Elle portera aussi sur sa tête « tabniqt ». La femme déposera sur le visage de la fille un foulard kabyle « amendil » ou « timehremt », afin de cacher son visage. Il se trouve qu’à partir du moment où la jeune fille sort de la maison familiale, personne ne doit voir le visage - les yeux - de la jeune mariée avant son mari.
La parente du mari, ajoutera un tissu blanc qu’elle déposera sur les côtés du visage de la mariée. Elle mettra aussi sur sa tête une belle ceinture « agus n lehrir » - « akwerzi » -
La mariée vers sa nouvelle demeure Lorsque la mariée sortira de chez elle, c’est son père qui lui donnera à boire sa dernière gorgée d’eau. Avant que le cortège quitte vers la maison du futur mari, la mère de la mariee demandera à une parente en qui elle a entièrement confiance, de jeter un peu d’eau de mer aux pieds de sa fille, lorsque celle ci sortira de la maison paternelle. On croie encore de nos jours, que l’eau de mer possède beaucoup de bien fait. Elle efface entre autre toute trace de magie noire, car on dit souvent que tout ce qu’on jette a la mer, elle le dévore.
Dans certaines régions de la Kabylie, la mère n’accompagne pas sa fille mariée le jour du mariage. Elle attendra le septième jour pour aller lui rendre visite.
La mariée chez elleA l’arrivée de la mariee chez elle, les femmes de la famille du mari se mettront à chanter. Elles diront par exemple :
Laaslam-as i Mira
A tamegwḥelt n miyya
Akem-yeg Rebbi d laamara
Laaslam-as i teslit
A tamegwḥelt tazayrit
Akem-yeg Rebbi d taneṣlit
Laaslam-as i teslit
A tamegwḥelt tazayrit
Akem-yeg Rebbi d tigejdit
Laaslama i wemγar-is
I win izwin taxriṭ-is
Yebbw-itt-id sddaw iffer-is
Les femmes qui l’accueilleront - généralement sa belle-mère et une parente proche : grand-mère lui donneront une date et un verre de lait . La mariée jettera quelques gouttes d’eau derrière elle. La belle-mère lui donnera ensuite un tamis qui contiendra du blé et de l’orge : le blé symbolise es garçons, l’orge symbolise les filles
La mariée mettra la main dans le tamis et jettera ce qu’elle aura pris de la derrière elle. Elle entrera ensuite dans sa nouvelle maison, par le pied droit. Dans certains villages, la mariée avant d’entrer, doit briser un oeuf sur le mur de la maison.
Le soir venu, une fois que les invités - et d’abord la famille de la mariée - auront pris leur repas, la danse et les chants reprendront pour le restant de la nuit.
La tenue de la mariéeLa mariée n’enlèvera pas sa tenue que le soir venu. Personne ne doit la voir avant son mari, sauf celles qui l’aideront à se déshabiller. Elles chanteront :
Sixemt llambat
Arnumt lemcemaat
Ad teẓremt taqcict
Rebbant lxalat
Le lendemain du mariage
Ce matin-là, les femmes de la famille prépareront un bon repas pour les parents qui ont accompagne la mariée dans sa nouvelle demeure. Elles prépareront des galettes d'oeufs
. Elles en donneront à la mariée pour son petit déjeuner. La nouvelle mariée recevra alors la visite des parents et membres de la famille de son mari, ainsi que les gens du villages - hommes et femmes - afin qu’il lui offre « tizri » -« lheq n tmezra » -. Ils lui donneront en fait en guise de cadeau - étant donné que la plupart la voit pour la première fois - de l’argent.
C’est ainsi que les invites et les parents de la mariée quitteront la maison du mari pour laisser la nouvelle mariée chez elle.
tout ces traditions peut différer en kabylie,d'une région à une autre ,d'un village à un autre.
Malheureusement la plupart de ces traditions ont disparu de nos jours.
Bonne lecture